Les retrouvailles
Nous nous retrouvons, enfin, un mois après notre dernière soirée, il est rare que tant de temps s’écoule entre deux rencontres. Je suis heureux de Vous revoir et ravi que Vous ayez décidé que nous partagerions un repas avant d’aller au Clair-Obscur. Pourtant, Vous me semblez tendue en montant dans la voiture. Quelques échanges brefs, Vous découvrez le présent apporté et j’espère que ma mémoire concernant Votre gout pour le whisky ne m’a pas trahi.
Arrivés sur place, Vous partez récupérer la carte, nous nous garons et nous dirigeons vers le restaurant. Vous engagez la conversation, semblez plus apaisée, Vos pieds Vous font un peu souffrir et nous commençons notre repas, face à la mer. Le cadre est superbe, nous discutons de tout et de rien, de vacances et projets. J’apprécie ce moment.
Repas terminé, nous partons, Vous achetez une paire de chaussures en chemin et nous allons prendre un verre en terrasse. Il est encore un peu tôt pour aller au club. Les discussions reprennent, tournent davantage autour du BDSM. Vous me racontez quelques anecdotes, relatez quelques expériences. J’essaie de Vous donner une vision « du côté soumis », mais Vous devez savoir tout cela déjà. Je me demande si Vous m’adressez des messages, indirectement, par ces récits. Peut-être…. je sais cependant que lorsque Vous avez quelque chose à me dire, Vous savez aussi le faire directement, mais aimez néanmoins que je comprenne à demi-mots. Est-ce que je cherche moi aussi quelque chose qui n’existe pas? Si je n’étais plus Votre soumis, est ce que nous serions amis?
Nous partons au club. Nous retrouvons avec beaucoup de plaisir, Valmi, Lux et Ivy. Je commande les boissons puis Vous retrouve dans une petite salle où Valmi jouent du fouet. Je viens me placer à Vos pieds, à genoux, et admire aussi la séance. J’y resterai encore un petit moment alors que Vous me signifiez que Vous allez voir des cordes dans une autre salle.
J’y viens moi aussi, mais reste dans l’embrasure de la porte. Vous me convoquez d’un claquement de doigts et me placez à genoux à côté de Vous. J’ai vraiment apprécié ce moment, cet ordre bref et net, et d’être à Vos côtés bien sûr. La position devient quand même rapidement inconfortable, j’essaie de soulager en m’appuyant sur les mains, mais cela m’oblige à me baisser. Une tape dans le dos me rappelle à l’ordre.
« Tiens-toi droit »
Je m’y efforcerai un long moment, ne voulant pas rompre la position imposée. Bien sûr, Vous voyez mon inconfort et décidez de me soulager.
« Je veux que tu te tiennes droit, tu peux t’asseoir mais ne rampe pas comme une larve ».
Merci Maitresse, de me permettre de changer de position, cela me soulagera beaucoup à ce moment-là. Les cordes se terminent, je Vous sers une assiette de fruits, des places se libèrent et Vous me faites venir dans Votre cercle. Vous avez dû voir combien j’appréciais cela aussi.
Une cigarette pour Vous, je débarrasse puis vais, avec Votre autorisation, faire un peu le tour des salles. Vous me retrouvez quelques instants plus tard dans la salle de la roue. Encore une fois, je me mets à genoux quand Vous arrivez. Cela me semble naturel maintenant, mais il doit bien y avoir encore des moments où je manque à ce devoir…
Nous allons près de la roue, commencer nos jeux. A quatre pattes pour commencer, Vous testez un nouveau « mini » martinet. Il pique un peu, pas trop, mais les sensations sont agréables. Il n’y a vraiment que sur les testicules que la douleur est vive. Vous me demandez ce que j’en pense, savoir à quels endroits c’est douloureux. Une pause, je vous entends « parler », mais ne relève pas la tête bien sûr. Une morsure, brève, sur les fesses. Un appareil électrique, peu puissant mais toujours surprenant et quand même légèrement piquant….
Puis Vous passez la vitesse supérieure, m’installez sur la croix, sortez Votre cravache. Douleur beaucoup plus cinglante, jambes, cuisses, hanches….. Je reconnais sa morsure. Souvent Vous faites une pause, venez toucher les endroits atteints, alternez douceur et coups.
« On passe au fouet? » me demandez-Vous.
« Oh oui, Maitresse, s’il Vous plait ».
« Quel numéro? »
« 2 »
Je sais bien que ça ne change rien, ils n’ont pas de numéro attitré. Mais Vous prenez le moins mordant, celui que j’appelle « doux ». Pourtant, bien sûr, les morsures sont brutales, Vous m’arrachez des cris, me faites de belles marques, j’adore bien sur cela, Vous le savez. Le tout entrecoupé de pauses, pour venir tester de Votre main la chaleur de la peau, les boursouflures, me glisser à l’oreille que les marques sont belles, telles des griffures de chat. Vous me zébrez tout le pourtour du dos. Cela commence à devenir un peu difficile, j’ai l’impression que j’ai un peu perdu l’habitude. Vous le sentez et décidez d’une pause un peu plus longue, me faites lâcher les barres de soutien, me forcez à baisser les épaules, tout cela pour que je me détende. Merci encore une fois, Maitresse, de ces attentions.
« Veux-tu changer ou garder le même? »
« Changer, Maitresse »
Dès les premiers coups, je sens la différence bien sûr. Morsure beaucoup plus vive, douleur plus aiguë, plus longue. Mes cris en témoignent. Vous le remarquez aussi, forcément.
« Ah ça pique, mais pourquoi as-tu voulu changer? Tu le sais pourtant…»
Oui, Maitresse, je le savais en Vous demandant ce changement. Mais j’ai tout d’abord voulu varier les plaisirs, non pas que je recherche cette douleur-là. J’ai aussi voulu Vous offrir cette utilisation. Vous auriez pu en décider de Vous-même. De par ma position, à cet instant-là, je ne peux Vous donner grand-chose, mais par Votre question, Vous m’avez donné la possibilité de Vous faire ce cadeau. De ça aussi, je Vous en remercie.
Mais bien sûr, les coups sont difficiles à encaisser, les cris se multiplient, Vous me lancez même un « chut » sur un cri un peu plus fort. Valérie nous avouera par la suite, qu’ailleurs, dans une autre salle, elle a reconnu ces bruits. Ses mots m’ont fait plaisir, de savoir que Votre marque, Votre manière de faire, trouve un écho sans forcément avoir le visuel. J’espère juste que je ne l’ai pas dérangée.
Cela devient vraiment compliqué, quelques coups touchent la tête, là j’ai du mal, toujours surpris.
Un « O » sort de ma bouche.
« Tu as dit quelque chose »
« ….. »
« Orange, Maitresse »
Un dernier coup sur la cuisse vient me surprendre, mais c’est de bonne guerre, je n’ai pas dit « rouge ».
Vous me détachez. Les spectateurs se retirent.
»Spectacle terminé » dites Vous.
je ne sais si c’est la fin, ou juste une pause un peu plus longue. Vous me faites rhabiller et je Vous rejoins au bar. Nous remarquons, sans vraiment relever, les commentaires de la personne assise près de nous, qui ne comprend pas comment on peut recevoir de la cire chaude ou se faire fouetter….
Discussion avec Valmi. Vous m’envoyez remercier Lux pour le prêt de son instrument électrique… ce que je m’empresse de faire avec grand plaisir bien sûr.
Nous ne reprendrons pas les jeux, dommage. Rangement, nous partons.
Je ne dirais pas que le retour fut sans événement, mais plutôt émaillé de catastrophes évitées, même après Vous avoir déposée à Votre véhicule.
Merci, Maitresse, pour cette soirée, encore une fois extraordinaire. Je mesure la chance que j’ai eue de pouvoir la passer à Vos côtés.