Lettre de soumis gilles

Maîtresse,

Vous aviez consenti à m’accorder une deuxième séance, certainement au prix de quelque aménagement dont je n’ai pas idée dans votre emploi du temps, et alors même que nous avions déjà planifié une autre rencontre, très différente. Je Vous remercie tout d‘abord pour cela. Il s’agissait avant tout pour moi de gagner en confiance, non pas en Vous mais en moi, de savoir si je pourrais être à la hauteur par la suite. Vous m’avez prévenu finalement de la température plutôt basse du donjon aujourd’hui (chose qui m’avait gênée lors de notre première rencontre), me demandant si je désirais annuler. Néanmoins, je n’en fis rien, cette séance me semblait importante (sera-t-on sur la même impression que pour la première, fabuleuse pour moi), je m’y étais  préparé, j’y pensais depuis la prise de rendez-vous. Tant pis pour le froid, je m’attends à trembler de tout mon corps.

Aujourd’hui, tout se passera sur la croix, Vous annoncez la couleur. Je me doute, pour avoir lu Vos récits, que Vous aurez moins de retenue. J’imagine aussi que le travail anal sera moindre, voire inexistant (pauvre soumis naïf que je suis) ainsi que la cire. Le premier accessoire dont vous m’équipez sera pour mes yeux, séance à l’aveugle pour moi, Vous savez que ce n’est pas ma préférence mais Vous avez Vos raisons et je sais que je n’ai aucune déception à avoir, Vous menez le jeu en experte et savez ce qui est le mieux.

Attaché, solidarisé de cette croix, les coups commencent, un échauffement, dans tous les sens du terme. Changement d’instrument, une douleur plus intense se fait sentir, sans être cinglante pour autant. Les caresses et les griffures qui remplacent momentanément les coups me permettent de récupérer et de ressentir cette chaleur qui émane des endroits atteints.

Les coups reprennent, laissant ensuite la place à un peu de calme, au passage de quelques cordes puis mon pied se retrouve entravé à 50cm du sol. Tout à coup la position devient inconfortable, mais c’est le jeu…

je ne me rappelle pas avec précision de la chronologie, des détails, cela est dû à la suite de la séance. Je me souviens des sensations, des pinces, des griffures et de la roulette. Je me souviens surtout d’avoir senti un doigt s’immiscer, puis deux, puis….
Vous commenciez ce travail auquel je croyais  que Vous aviez renoncé. Votre main se présente, force, la position ne s’y prête guère, difficile pour moi de me détendre tout en restant en appui sur mes jambes. Vous insistez, j’essaie comme je peux, je me dis que Vous allez renoncer, que Vous allez Vous apercevoir que ce n’est pas possible. Je ne veux pas utiliser le SafeWord, je Vous fais confiance, Vous continuez….. Je cède. Vous prenez possession, encore une fois, de Votre soumis, de son corps et de sa volonté.
Je me souviens de mes cris. Ou étaient ce des hurlements ? Ou des gémissements?  Je ne sais plus ce qui sortait de ma bouche, j’ai basculé, je Vous remercie et Vous vénère intérieurement.
Le travail continu, j’ai l’impression qu’un son ininterrompu sort de ma gorge. Je m’accroche à cette croix pour ne pas tomber. Elle est à ce moment ma prison et mon soutien, Vous êtes à cet instant ma tortionnaire et ma raison de vivre.

Vous vous désengagez, je redescends petit à petit, les choses retombent
(Est-ce  cause de « l’accident » malgré les précautions? j’en suis à la fois désolé et honteux).
Ce moment sera suivi de beaucoup de tendresse, je Vous sens très proche, je sens Vos caresses ainsi que Votre main qui vient jouer avec la pince posée depuis longtemps sur un téton, zone très érogène pour moi mais qui devient au fur et à mesure source de douleur, contrastant avec la douceur de Votre souffle sur mon cou. Toujours ce mélange, douleur et douceur, Maitresse sévère et tendre, certainement Votre « marque de fabrique » qui Vous rend unique.

D’autres coups pour terminer, intensifier la couleur de la peau, laisser de belles marques que je pourrai porter fièrement.

Une confiance qui s’installe, pour ma part une première impression qui se confirme, qui s’affirme. Je Vous sens devenir plus exigeante et prendre à cœur de m’éduquer. Je sais que j’ai des progrès à faire, que j’ai beaucoup de choses à découvrir, beaucoup d’endurance à acquérir. Mais avec Vous, je ne crains plus qu’une seule chose: Vous décevoir.

Votre soumis gilles