La victoire du fouet sur les pinces

 

Une nouvelle soirée s’annonçait, j’en attendais beaucoup, Vous aussi peut-être. je remarque avec joie que Vous avez pris la veste offerte la dernière fois et que Vous utilisez ce sac venant d’Italie. je vous verrai plus tard  avec tout autant de plaisir, porter cette paire de chaussures.

Cependant, un peu de distance s’était déjà installée entre N/nous depuis les jours précédents me semblait-il et le trajet silencieux n’enleva rien à cette impression. Vous m’aviez annoncé le matin que N/nous ne serions pas seuls et N/nous retrouvions Votre ami Centaure, partageons tous les trois un verre puis un repas. Un moment sympathique, mais l’ambiance était loin de celle de N/nos retrouvailles après les vacances…

Entrée au Clair-Obscur, je commande Votre verre, et Vous me faites rapidement comprendre qu’il est plus que temps que je prenne ma place, à genoux. Vous m’équipez d’un collier et d’une laisse puis N/nous allons dans l’autre salle, regarder Maîtresse A*** s’occuper d’un soumis avec des sondes. Elle vient s’asseoir près de Vous pour discuter puis Vous me faites remarquer que je ne suis pas venu la saluer, ce dont je m’acquitte du mieux possible sur le champ. nous sommes trois soumis, à genoux devant Vous deux et Maîtresse Annick part chercher un bâton sur lequel nous devrons nous agenouiller. Son mari nous donne l’exemple, puis il passe le relais à son compagnon de soumission pour ce soir. je Vous regarde et Vous souriez:

« Tu veux savoir si tu seras le suivant ? »

je me doute bien que je n’y échapperai pas et effectivement mon tour vient rapidement, avec Votre approbation bien sûr. je tiens la position, malgré l’inconfort, avec le sentiment de le faire pour Vous, de Vous représenter à cet instant là et peut être l’espoir de lire de la satisfaction dans Vos yeux, mais je garde les miens baissés la plupart du temps. Maîtresse Annick vient appuyer sur mes épaules, puis se place dans mon dos et appuie plus fort. je grimace, mais souris en même temps, car Vous l’aviez exigé, en rigole presque et Vous le remarquez, mais j’arrive à tenir encore un peu. je ne le sais pas encore, mais je payerai ces efforts un peu plus tard.

Libéré de cette position, Vous m’entraînez par la laisse, à 4 pattes, faire le tour des salles. Une nouveauté introduite la fois précédente et une situation que j’apprécie. Vous choisissez une salle, m’installez pour la cire. Mais la position devient rapidement inconfortable, toujours à genoux, dos vers le mur, Vous me faites reculer, me forçant à trouver une place de plus en plus réduite pour les pieds. Les mains liées au-dessus de moi, sur la croix, Vous me placez des pinces et  me liez (fortement) les testicules. Une crampe dans la cuisse me fait gigoter, douleur et contraction du muscle sont impossibles à contrôler, et cela Vous empêche de réaliser Vos liens comme Vous le souhaitez.

« Arrête de bouger!  C’est les liens qui sont trop serrés ?»

« Non, Maîtresse, c’est une crampe. »

« Tu veux que je te fasse mal ailleurs pour que tu n’y penses plus ? »

« Non, Maîtresse »

j’essaie de supporter, à défaut de contrôler, et Votre bondage terminé, Vous me déliez les mains pour me permettre une position moins contraignante, à 4 pattes.

« Ça va mieux comme ça ? »

« Oui, Maîtresse. Merci, Maîtresse. »

Vous commencez alors la cire, c’est toujours, Vous le savez, extrêmement agréable, même si certaines coulées furent piquantes. Vous dessinez quelque chose, me dites de ne surtout pas Vous faire dépasser par mes mouvements. La roulette se mêle au jeu, puis le dessin disparait sous les coups de grattoir. je ne sais pas ce que Vous aviez dessiné, moment éphémère, trop vite disparu.

Il fait très chaud, Vous m’accordez une pause, me dites d’aller me rafraichir, de ranger la toile cirée, et de revenir dans la cette salle. j’ai toujours les pinces et la cordelette, bien en place. Lorsque je reviens, Vous n’êtes plus là. Commence alors une attente, 10, 20, 30 minutes, je ne sais plus. Mais les morsures des pinces sont toujours bien présentes et les liens autour des testicules commencent à devenir douloureux. Vous revenez enfin et N/nous N/nous déplaçons vers la salle de la roue, libérée du monde. Vous me proposez de tester les fouets que je Vous avais préparés. Mes mains sont liées au palan au-dessus de ma tête.

Un Cat’O nine pour commencer. Sur les jambes, ça pique, mais la conception reste à améliorer. Ce sera pour la prochaine fois. Puis les autres fouets, à tour de rôle, pour faire tomber les pinces. Comme la dernière fois, c’est parfois difficile, elles mordent fort. Certaines volent sous les coups, d’autres tiennent mieux. Celles qui étaient tout autour du cou me laisseront de jolies marques, telles un collier.

Une pince en particulier, sur le flanc gauche, demandera de nombreux  coups et la douleur ira crescendo. Mais Vous en viendrez à bout. Il ne reste plus finalement que les pinces sur les tétons, mais elles sont en place depuis si longtemps, que le moindre de leur mouvement est une torture. Est-ce à ce moment-là qu’un air d’opéra fut joué ? je ne saurais le dire, mais les coups de fouets tombent sur la pince à droite, et finissent par l’envoyer voler, au prix d’une douleur terrible. Vous Vous approchez, venez me calmer, mais Vous avez ramassé la pince et Vous lisez dans mes yeux mon interrogation et ma crainte : allez-Vous la replacer ? Vous semblez satisfaite de lire cela dans mon regard, et j’ai retrouvé à ce moment l’intensité de la connexion. Vous gardez la pince avec Vous, la replacez dans le sac, avec les autres, mais il en reste une, à gauche. Vous ne le savez pas, mais celle-ci est beaucoup plus douloureuse depuis que Vous l’avez repositionnée.  Vous m’indiquez la position à adopter, afin de terminer ce qui a été entrepris. je sais que ce qui va arriver sera difficile à supporter; mais je Vous livre mon torse, du mieux que je peux, une fois, deux fois, trois fois, je ne sais combien de coups furent nécessaires mais la pince finit par tomber et Vous venez apaiser cette souffrance, peu de caresses, mais une invitation à partager Votre joie.

« Allez, allez, on montre son enthousiasme. Tu n’es pas content qu’on y soit arrivés ? »

« Félicitations, Maîtresse. Merci, Maîtresse »

Quelques coups de fouets dans le dos pour terminer. Votre cracker se rompt. N/nous arrêtons là. Vous me détachez les mains, je me détends un peu puis me remets à genoux auprès de Vous, pendant que Vous discutez. je cède enfin à cette envie, sans savoir si c’était ce qu’il fallait.

N/nous rentrons. L’intensité des jeux fût encore une fois fantastique mais perdure le sentiment, à travers les expressions, à travers les mots entendus ou lus, que Vous attendiez autre chose, que je n’ai pas su atteindre.