Du vinyl au donjon
Ma Maîtresse,
Il est finalement rare que nous ayons une séance privée, non pas que je ne le souhaite pas mais j’ai souvent envie de Vous accompagner en sortie et de ce fait les moments seul à seul sont plus rares. j’attendais celui-là avec impatience. D’un premier point de vue parce que ce que nous y faisons est différent que lorsqu’il y a un public. Vous savez pourtant que je ne fais de fixation sur telle ou telle pratique, et que ce que Vous décidez est la plupart du temps extraordinaire. Je l’ai écrit par ailleurs: « le voyage plutôt que la destination ». Ce partage est beaucoup plus important à mes yeux. D’un autre point de vue, Vous avez parfois lors de ces moments entre nous initié une discussion, mis des choses au point ou clarifié une situation et je me demande si c’est aujourd’hui que Vous allez en profiter pour le faire…
J’arrive à l’heure, comme il se doit et Vous me dites immédiatement de me préparer. je me déshabille et me mets à genoux sur place pendant que Vous peaufinez l’ambiance par une musique choisie. Vous m’équipez d’une cagoule et de menottes en cuir aux poignets, Vous asseyez et m’ordonnez de Vous masser les pieds pendant que Vous découvrez le contenu du paquet que je Vous ai apporté. Pour ce qui concerne le massage, je sais les erreurs et imprécisions dont j’ai pu faire preuve les fois précédentes. je dois Vous avouer que j’ai un peu essayé d’apprendre (merci YouTube) en solo à la maison et que je me suis aujourd’hui efforcé de gommer les imperfections, sans savoir pour autant si j’y suis parvenu.
je commence par le pied droit, quelques minutes, combien je ne sais pas, je me concentre sur ce que je fais. je m’assieds pour passer au pied gauche, je m’en occupe bien plus longtemps. Parfois je surprends mon regard s’écarter un peu de cette zone, à la recherche de Vos réactions, m’inquiétant de Votre satisfaction mais je n’ose pas croiser le Votre et me recentre sur Votre pied. je me doute que Vous remarquez ces brefs écarts, que Vous Vous en amusez peut être, tout cela en silence. je reviens sur le pied droit, reprends ce massage, plus lentement, plus appliqué j’espère. Le moment est enivrant. je ne pense pas être fétichiste, mais ce n’est pas la première fois que Vos pieds, chaussés ou non, m’obsèdent comme à ce moment-là. Peut-être ne deviens-je fétichiste que de VOS pieds? Toujours est-il que ma tête se rapproche imperceptiblement, je ne m’en rends compte qu’à moitié. Une envie irrépressible de les embrasser? Peut-être mais sans Votre ordre, je n’irai pas jusque-là. Cependant, à force de se rapprocher, ma tête effleure Votre pied. Un claquement de langue, ou ce que j’ai perçu comme tel, me rappelle à l’ordre et me fait reprendre à la fois mes esprits et quelques centimètres de recul. Ce massage-là dure longtemps, je ne sais combien, un « voyage » sans coup ni douleur, mais toujours un moment fantastique.
Vous Vous rechaussez et je reprends immédiatement ma position à genoux. Vous venez me placer un bandeau sur les yeux, il sera fixé par quelques tours de ruban pvc il me semble. Ma vue est complément occultée. Vous me conduisez jusqu’au centre de la pièce où le banc est installé. Allongé sur le ventre, bras et jambes pendants aux extrémités, seuls mes poignets seront attachés. Ah non, une cordelette vient me lier le sexe aussi. Mes jambes restent libres, mais d’un appui nécessaire pour garder l’équilibre. Vous me demandez néanmoins si leur position est acceptable car bien sûr Vous savez mes problèmes articulaires.
« Oui, Maîtresse, ça va. Merci, Maîtresse. »
Un objet nouveau vient se poser sur mon dos. C’est froid, cylindrique, pas très lourd: je comprends rapidement qu’il s’agit de papier cellophane, avec lequel Vous solidariserez mon corps et le banc. Trois tours, il me semble, quatre peut être, la respiration s’en trouve à peine gênée. Le haut du thorax reste libre. Je sens votre présence, tourner autour de moi, je sens une caresse sur mes épaules, sensations exacerbées par la situation. Un objet métallique entre en contact avec mon pied, puis ma jambe. S’agit-il des griffes que je Vous ai données la dernière fois? Il me semble bien. L’objet se promène, sur la jambe, le haut du dos, entre les cuisses. Puis une sensation humide: du gel lubrifiant. Vos doigts pour commencer un travail anal très doux mais très explorateur aussi. Divers objets se succéderont: un plug certainement, un chapelet aussi. Vous faites varier la grosseur, la profondeur, la vitesse de maniement. Les sensations se multiplient, Vous avez parfaite maîtrise et possession et en jouez à Votre guise. j’essaie de faciliter parfois le travail, par une position des jambes, un relâchement, pensant que Vous essayerez un fist mais je m’abandonne rapidement à Votre rythme et Votre volonté. De toute manière, si Vous décidez d’en arriver là, je sais très bien que Vous y parviendrez, N/notre première rencontre me revient à l’esprit. je bascule d’une manière moins violente qu’alors mais bien réelle néanmoins.
Vous vous interrompez parfois, me laissant un objet en place, le retirant brusquement aussi. Une caresse en passant, le long de la jambe, du pied jusqu’à la cuisse, un moment bref mais d’une spontanéité que j’ai adorée.
Vous reprenez ce travail anal, l’amenez à une conclusion, des gestes rapides. je me sens vide tout d’un coup, frottement du papier sur les jambes, les fesses, puis la griffe revient, un peu partout mais aussi pour découper le cellophane, sensation nouvelle que j’ai beaucoup appréciée et dont bien sûr j’aurais aimé conserver les marques. Vous me redonnez la vue, me demandez si ça va, avant de me faire me relever. je redescends, accueilli par Votre sourire magnifique et un mot:
« Bienvenue ». Que rêver de mieux?
« Merci Maîtresse »
Vous Vous asseyez pendant que je me rhabille. Je me permets quelques regards dans Votre direction, Vous semblez détendue. Une fois prêt, je me remets à genoux, juste une fraction de seconde car Vous vous relevez, le moment se termine, il est temps de partir.
« Les vacances commencent bien? »
« Oui, Maîtresse, très bien ». Tout obnubilé par le moment qui vient de se passer, je ne me rends pas compte que ma réponse n’est pas assez explicite: « les vacances ne pouvaient pas mieux commencer que par un moment tel que celui que N/nous venons de partager ».
Merci, Maîtresse.