Rapport de gilles sur « jeu en terrain familier »

Ma Maîtresse,

je m’étais promis d’attendre quelques jours avant de rédiger ce rapport, le temps de tout assimiler, de voir les choses de plus loin. Aujourd’hui, je me réveille en pleine nuit et me mets à écrire ce rapport. Votre perception des choses est essentielle pour moi, c’est ce qui me permet d’évoluer.

Quoiqu’il en soit, je sens les marques me rappeler à Vous à chaque mouvement et je ne peux m’empêcher de les regarder à chaque passage à la salle de bain.

j’ai saigné pour Vous ….et j’adore ça. Des traces bien visibles, qui vont durer, zèbrent mon corps, des boursouflures et des hématomes. j’ai senti Votre niveau d’exigence augmenter d’un cran et j’aime cette sévérité accrue. Dès le début de cette journée: je me suis laissé surprendre par Votre arrivée, alors que tout était prêt quelques minutes auparavant, je ne sais plus pour quelle raison je suis remonté dans la voiture et la seconde d’après, Vous étiez là, frappant à la vitre de la portière arrière. Et je suis sorti précipitamment, m’occupant de votre bagage au lieu de Vous permettre de vous installer, bref, ça commençait à l’envers…Un transport calme et surtout silencieux, après la remise des fleurs et d’une petite attention que vous appréciez , jusqu’à cet arrêt pour un café près de la destination, où nous commençons à échanger quelques mots. Et là encore, quelques manques de ma part au moment de repartir, dans la prévenance que devrait montrer un soumis, même si la voiture qui nous avait bien serré n’arrangeait pas les choses.

Arrives sur place, les lieux sont maintenant presque familiers, les personnes présentes aussi. J’ai été surpris et très heureux d’être abordé par kan*** qui me demandait si c’était moi « gilles » et qui avait apprécié un des écrits sur fet***. le tour de table de présentation fut fait rapidement, et vous entendre indiquer que vous étiez là avec un soumis a été une grande fierté pour moi. Vous me laissez vaquer et sociabiliser, en me précisant plus tard que c’est bien sûr volontaire et que Vous m’observez du coin de l’œil. Il est vrai que le contact a été plus facile, sachant maintenant où me situer, et il en était de même pour la plupart des personnes présentes puisque bon nombre d’entre elles avaient assisté à la soirée du mois dernier. Les échanges ont été bien plus nombreux et riches que la dernière fois. Nous avons pas mal discute avec Mil*** et fay*** qui m’ont proposé d’intégrer leur « gang de soumis(es) », quelques échanges avec madame Bli*** et aussi avec i***. C’était plus simple pour tous cette fois. Mais il est toujours vrai que, mon expérience du BDSM étant très récente, je n’ai pas forcément beaucoup de choses à apporter, mais j’écoute et m’enrichis de ce que j’entends. Il est pourtant des personnes dont les discours ont du mal à passer, mais j’imagine qu’il en serait de même dans n’importe quel endroit. Une intégration au groupe plus importante que la dernière fois, c’est certain, est-ce pour cela que Vous parlez de mon évolution?

je continue néanmoins à espérer Votre présence, à attendre un de Vos ordres, à ce que Vous montriez Votre emprise et que Vous testiez mon obéissance. En vain. Si ce n’est quand j’ai entendu claquer des mains, ça ne m’était pas destiné mais Vous m’avez gratifié d’un compliment qui m’a touché.

Le munch se termine, nous montons et madame Bli*** propose une nouvelle table ronde où chacun présente son entrée dans le BDSM. Intéressant de connaître les différents parcours.
Nous descendons pour le buffet, j’essaie de vous servir du mieux possible, sans Vous gêner dans Vos conversations.

La soirée commence, les cordes se déploient. C’est quelque chose que j’aime de plus en plus regarder.

Enfin, Vus m’ordonnez d’aller me préparer et de Vous attendre. Ne sachant où Vous me vouliez, je me permets d’en faire la demande silencieuse et Vous me laissez décider, peut être agacée par ma question. J’opterai pour la salle du bas, comme la dernière fois où je vous attendrai nu et à genoux mais Vous préférerez que l’on monte.

Installé sur la croix, attaché, tout se passera là…divers instruments se succèdent, Vous êtes obligée de corriger ma position à plusieurs reprises et je m’en veux encore pour ça. Vous allez chercher d’autres objets, que l’on Vous prête, pour les tester. Certains vous conviennent, d’autre pas. Vous me demandez mon avis et, mon indécision Vous agace, j’étais surpris par Vos questions. je Vous reconfirme cependant que le martinet en chaînes est terrible, manié de cette façon, et si j’ai pu dire le contraire à notre première séance, bien mal m’en a pris. Certains coups sont douloureux, très parfois, et mes cris semblent Vous exaspérer. J’essaie de les retenir mais ne dois pas y parvenir. J’ai senti, je Vous l’ai dit, une sévérité accrue, un palier franchi, et j’ai aimé ça. La douleur a été plus vive. Avez-vous augmenté la force ou la cadence ou bien est-ce moi qui étais moins endurant ?

Cependant, je n’ai pas basculé, j’ai encore une fois été gêné par les gens qui venaient Vous parler, comme s’il ne se passait rien, comme si nous ne partagions rien à ce moment, comme si nous  extraire à cette bulle, ou nous empêcher d’y entrer, n’avait pas d’importance, je ne sais comment Vous voyez la chose.

Les coups continuent, avec quoi, je ne sais plus, entrecoupés de caresses pour tester la chaleur de la peau, si les entraves ne blessent pas où simplement pour octroyer un peu de douceur et pouvoir repartir de plus belle.

Ce qui fut le cas et c’est à ce moment-là que Vous m’informez que je venais de gagner une punition à cause de mon langage (un « aïe Maîtresse » qui m’a échappé).

Retournement, toujours les mains liées, Vous Vous occupez du côté face, un moment très intéressant, enveloppant, de jolies zébrures apparaîtront. La position, les bras croisés, me permet de protéger le visage et même si je sens quelques lanières venir me frôler les joues, leurs caresses sont douces. Hélas le bandeau est en place sur les yeux et je ne peux vous admirer maniant vos instruments, une grande frustration, première fois que j’aurais pu Vous voir à l’œuvre, tant je vous imagine magnifique et sublime dans cet instant-là.

Vous me demandez à quel moment je préfère ma punition. je sais le prix d’une trop longue attente de la réponse et je choisis « maintenant ». Vous me réinstallez de dos et me faites choisir un nombre (mais pourquoi ai-je donné un chiffre ??). Je compte chaque coup, ponctué par « Maîtresse », je n’en oublierai aucun….sauf « merci Maîtresse » à la fin ce qui me vaudra un coup supplémentaire. je Vous remercie ici tout d’abord pour ce rappel à l’ordre et pour la direction que vous donnez à mon éducation. La chronologie s’emmêle, tant tout cela a été intense mais J’ai adoré la suite, le bâillon scotché sur la bouche, un objet de sécurité dans la main, la roulette sur le corps, l’installation des pinces, la corde autour de mon sexe, qui le remonte en arrière et vient se fixer au collier. La sensation d’étranglement, très agréable et Votre attention permanente, sécurité avant tout, nous aurions pu pousser plus loin mais cela sera peut-être une exploration future.

j’ai adoré votre questionnement, lorsqu’une pince est tombée,  me demandant si j’avais commis une faute ou si j’en avais profité. je répondais comme je pouvais avec ce bâillon et Vous avez du vous délecter de mes efforts et de ma crainte certainement visible de Vos réactions. Vous m’enlevez le bâillon, me rappelez que je peux tout vous dire, surtout si ça ne va pas, j’aime ces échanges, Vous êtes là, tout va bien.
J’ai adoré le réconfort, ma tête dans votre cou, je serai resté là une éternité, le temps de reprendre mes esprits, dois-je avouer que j’en pleurais presque?
Changement de position, je pensais que nous arrêtions, mais une dernière entrave, la jambe droite relevée, Vous me montrez le dernier instrument…en bois ! Et mon soupir qui suivit cette découverte ne Vous surprit qu’à moitié. Les coups sont douloureux, en deux temps: lorsque l’instrument s’abat sur la peau tout d’abord puis une sensation de chaleur, intense, certainement lorsque le sang revient irriguer la zone. Les deux sensations sont séparées de peut-être 2 ou 3 secondes, juste le temps qu’un autre coup s’abatte. C’est là que ça devient terrible. La plante des pieds est un endroit sensible, je viens de m’en apercevoir. Une dernière expression sur mon visage Vous fait penser à de la colère (?), il s’agissait d’une crampe, légère heureusement.

Vous me détachez, m’ordonnez de garder le collier et me demandez de ranger le matériel puis de faire….ce que je veux (mais pourquoi?)! je suis surpris et encore une fois j’en oublie de répondre. Vous me rappelez à l’ordre du regard et « bien Maîtresse » sors enfin de ma bouche. je choisis de descendre toujours nu avec ce collier, mais fier des marques que vous avez laissées. Vous remarquez ma présence et me demandez de venir montrer votre œuvre. je suis honoré. je redescends petit à petit, cela dure longtemps, quelques personnes me demandent si ça va, voient bien que je navigue quelque part. je suis bien…
Vous venez me voir, me dire que vous avez apprécié, que je peux me rhabiller.

Quelques discussions pour terminer, d’autres échanges, nous ramenons Mil*** et rentrons, seule la pluie battante, du côté de Carcassonne meublera le silence installé. je vous laisse à l’endroit habituel, séparation encore une fois très rapide, il pleut et la fatigue se fait sentir, je repars en Vous promettant d’envoyer un mail à mon arrivée, ce à quoi je ne manquerai pas  bien sûr, j’aime Votre sollicitude.

Votre soumis gilles.