Le bourreau

Toi et moi nous parlons depuis longtemps déjà. Ton discours a toujours été le même: tu veux avoir mal, tu mérites une punition. Peu importe le mode opératoire, ça tu t’en moques du moment que cela fait partie de la liste de pratiques que tu as lu sur mon site. Tu as décidé de repousser tes limites. Ta Domina, Miss S. prend contact avec moi pour conclure des modalités. Je m’étonne qu’elle ne se charge pas de cela elle-même, elle m’explique qu’il s’agit d’un souhait commun de faire intervenir une personne extérieure. J’aurai donc le rôle de bourreau. D’après Miss S. un recadrage de ton comportement est nécessaire. Vous êtes devenus un couple amoureux et des limites ont été franchies malgré vous. Vous êtes à Montpellier et moi dans l’Aude. Un soir, nous nous retrouvons dans un établissement, disposant d’une salle. Elle est très peu équipée mais l’isolation acoustique y est idéale. Je parle un moment avec Ta Maîtresse, je prends plaisir à ne pas m’occuper de toi. Tu tentes d’attirer mon attention et tu te retrouves puni au coin. Je lui fais signe que le jeu commence, je me charge de l’intensité de la lumière et de la musique. Miss S. te veut dans le noir, c’est très bien ainsi tu ne me verras pas arriver pendant la séance. A genoux par terre je te fais mettre allongé sur le ventre, je m’assoie sur ton dos et me penche pour atteindre tes bourses. Je pose ma roulette doucement.

– « A peine arrivé, tu fais déjà ta première erreur! On ne dit pas bonjour, mais bonjour Madame! »
– « Mais on n’avait pas encore commencé! »
A cette réponse désinvolte ma roulette s’enfonce dans ta peau et tu geins déjà.
– « En présence de Dominants ou Dominantes, tu dois tenir ton rang! Les règles sont faites pour être respectées et je ne supporte pas la médiocrité! »
-« Oui Madame. »
-« Bien. Compte jusqu’à dix. »
Tu commences à compter. Ton souffle est rapide et ma roulette te mord de plus en plus. Le « 10 » arrive, je relâche la pression et me relève.
-« Allez-y, continuez. »

Miss S. joue avec toi sur le lit, tu ne dois pas bouger et je scrute le moindre de tes mouvements, un pieds bouge: deux coups de cravache. Un peu plus tard: une main, même sanction. Oui une cravache peut faire très mal sur la main mais tu as bougé, c’est dommage…

Miss S. parait agacée de voir que je te reprends souvent. Lorsque je lui fait un signe, elle m’invite à continuer le recadrage.

Sur la croix de St André, tu parais plus motivé à te contrôler. Tu es encore dans le noir, tu ne vois pas que je communique avec ta Domina. Elle saisit deux martinets qu’elle assemble, dans la danse des lanières ton torse commence déjà à rougir et à être zébré. Elle augmente la puissance et semble vouloir te pousser à la faute. Notre connivence est très agréable, elle sourit souvent. Tu sers les dents et gémis de plus en plus. Tes poings sont serrés, tes bras tendus tremblent beaucoup. Ta Maîtresse avait laissés tes jambes libres et jusque-là tu ne les a pas bougées. Miss S me demande de lui passer sa cravache, puis me fait signe de me mettre en position. Elle continue ses assauts sur ton corps meurtrie avec son duo de martinets, puis cravache simultanément ton entre-jambe de l’autre main. Ta douleur est intense, tu gémis en serrant les dents. Notre association pour toi me plait. Cette ascension de douleur s’intensifie encore lorsque subitement tu trépignes sur place, à ce moment-là c’est ma cravache qui entre dans le jeu. […]

Tu reprends ta position initiale mais je t’attache les jambes, je te fais boire de l’eau et dans un murmure je te demande si tu vas bien, ton souffle saccadé me répond: « Oui, Madame ». Je caresse ta peau mordue avec tant de volonté… Tu es fort, tu es en voix de comprendre ce que tu dois être. La fin approche.

Ta Domina garde sa magnifique cravache rouge, moi je change pour un martinet. Nous commençons par des mouvements doux qui s’intensifient au file du rythme. Il fait chaud, sous sommes tous dans une espèce de transe où chacun sait ce qu’il a à faire. La cadence est infernale, tu cris, tu t’approches de ton but. Tu découvres enfin grâce à nous cette douleur que tu cherches tant, cette punition sans fin. Tes cris sont de belles plaintes, une merveilleuse offrande à ta Dominante. Ses yeux brillent, elle est heureuse.

Miss S. me demande de tenir le rythme pendant qu’elle te détache. Tu tombes à quatre pattes et commence à pleurer. Ta chute dévoile ton dos si blanc… Elle reprend sa cravache et me rejoint dans notre danse autour de toi. Ton corps bascule sur le côté mais nous ne faiblissons pas. Tu sais que le SafeWord serait ta délivrance mais tu ne le dis pas. […]

Dans un regard, ta belle Domina comprend que je vais quitter la pièce, ma tâche est accomplie. Je sors doucement et entends encore l’air que déplace sa cravache.

Je m’assoie à une table et commande un café et un grand verre d’eau, il me faudra bien ça! Vingt minutes après, Miss S. me rejoint, tu es resté dans l’encadrement de la porte dans ton peignoir en coton blanc. Nous parlons un moment, je la salue puis je me lève et te rejoins. Je te prends dans mes bras et te parles tout bas: « […], au moindre écart de comportement je reviendrai, tu le comprends? »
– « Oui Madame. Merci Madame »

Puis je les quittais dans un sourire apaisé, fatiguée mais heureuse d’avoir accomplie ma mission… jusqu’à la prochaine.

Maîtresse lisa Domin’ha.
Domina en duo du soumis sebastien.