un 26 mai au Cap d’Agde
Nous nous retrouvons en fin de journée pour cette première des soirées consécutives prévues. Direction le Clair-Obscur. J’appréhendais un peu, de savoir dans quel état d’esprit nous allions nous revoir, après quelques discussions importantes et une certaine distance installée. Pourtant, dès les premiers mots, il commence à y avoir un échange, et j’apprécie grandement cela. Vous avez avec Vous le sac que je Vous avais offert et ce que je Vous donne aujourd’hui ne pouvait pas mieux tomber. Vous semblez enchantée et cela suffit à mon bonheur.
Nous arrivons sur place, et nous installons pour manger. Vous me placez à genoux, à côté de Vous. Bien sûr, cet ordre est dans la lignée de ce qui avait été dit la dernière fois. je me lève pour Vous servir, nous observons une initiation au maniement du martinet. On croise souvent des gens bienveillants et sympathiques. je débarrasse pendant que Vous sortez quelques instants. j’en profite pour observer une séance de fouet. Très technique mais je préfère m’éloigner, comme beaucoup de spectateurs, car le fouet vole dangereusement au centre de la pièce et le manieur se déplace beaucoup.
Il est temps de partir à la recherche d’une place pour jouer. Beaucoup de monde ce soir, il faudra attendre un peu. Nous observons les divers protagonistes lorsque Vous me demandez si mes genoux vont bien. Je prends cette question au premier degré, avant de comprendre et de finir par adopter la position qui convient.
Quelques instants, puis les places se libèrent. Vous me faites signe de me lever et me placez devant le carcan puis finalement optez pour la roue.
Entraves des mains et des pieds, Vous me demandez si je désire avoir les yeux bandés, tout en connaissant ma réponse par avance. Je vous regarderai par votre reflet sur le verre ou sur la vitre de la salle de bain située derrière cette roue.
Huit pinces sont placées sur mes bras. Une douleur vive au début qui s’estompe petit à petit mais qui ne disparait jamais complètement. Vous me demandez de prendre la position. Le martinet commence la danse. Mise en condition, ça chauffe et prépare la peau à ce qui va suivre.
Quelques pinces seront arrachées au martinet puis à la main, lentement, en tirant dessus, pendant que votre autre main pince un téton. Un moment mélangeant douceur et douleur, plein de sensualité. Votre contact à ce moment-là permettrait de supporter (presque) n’importe quoi….
La cravache prend la suite. Vous Vous approchez et me murmurez:
«On te fait de belles marques pour demain ? »
«Oh oui Maîtresse, s’il vous plait »
Je reconnais la douleur, le piquant, le mordant. C’est celle qui avait failli me faire basculer les deux dernières fois. Pourtant, ici je n’y parviens pas. Rien ne s’y oppose, pas d’intervention extérieure qui ferait sortir de la bulle, la position n’est pas inconfortable, Vous êtes bien là, mais rien n’y fait…Je ne comprends pas….
Vous me proposez un « faux choix »: 1 ou 2 ? Je ne sais même pas, mais je devine, qu’il s’agit des fouets. La seule chose importante est en fait que je réponde clairement et rapidement. Ce sera 2.
Je le reconnais aussi, c’est celui qui pique, pas juste le bout, mais sur une longueur plus importante, Votre dernière acquisition: le DogWhip. Le dos, les jambes sont les premières cibles, mais parfois le fouet s’enroule, vient frapper le torse, le pubis ou le sexe, douleur inattendue et fulgurante. J’en ressortirai avec un bel hématome. Là non plus, pas de bascule, mais je pars quand même ailleurs, une manière de supporter la douleur, je me contorsionne, laisse sortir des cris, plaque mon front contre le métal… Vous remarquez tout ça, venez passer Votre main sur les marques, m’octroyez un peu de douceur, et venez près de mon oreille:
« tu ne marques pas! »
Cette remarque m’a pris par surprise, mais elle était tellement bien à propos que cela m’a arraché un petit rire.
« C’est bien, je trouve toujours un moyen de te faire rire ».
Ces moments sont magiques. Vous me permettez une pause, me dites de souffler un peu.
« Oh je pense que tu as refroidi, il est temps de te réchauffer… »
« Maitresse, je Vous assure que je n’ai pas froid du tout »
Mais bien sûr, le martinet reprend, pour mon plus grand plaisir. Vous me demandez si nous en restons toujours au numéro 2. J’opte pour le changement. Les sensations sont différentes, il est beaucoup plus doux….au début. Bien sûr cette douceur dépend surtout de la manière d’utiliser l’instrument. Vous m’y aviez fait gouter lors de ce que je continue à appeler la séance de « fouet doux », où Vous ne vouliez pas trop me marquer. Ces termes surprennent tout le monde mais cela avait bien été le cas. Et dans mon souvenir, le mot « fouet » est associé à cette séance. J’en oublie que même celui-là peut être cinglant. Les coups deviennent douloureux. En particulier ceux qui sont bien centrés, juste sur les vertèbres, quelques-uns touchent parfois le crâne. Je crie, des sanglots secs montent, mais rien ne s’arrête…
« tu as dit quelque chose ? »
« Non, Maitresse »
« tu es sur ?»
« Oui Maîtresse »
« pourquoi tu ne dis rien si ça ne va pas? »
« je ne veux pas Vous décevoir, Maîtresse »
« je ne le serai pas »
« mais moi oui »
« qu’est ce qui est le plus important? »
« Vous Maîtresse »
les coups reprennent, je ne sais plus quoi faire. Allez-Vous continuer jusqu’à ce que je cède? je ne vois qu’une issue : abandonner.
« Rouge, Maîtresse»
Vous cessez immédiatement, venez me réconforter.
« Tu vois, ce n’était pas compliqué…. »
Pour moi, ça l’a été, mais je sais que j’ai tort.
On pourrait croire que le « fouet doux » m’a fait demander grâce, mais en réalité c’est Vous.
je reprends mon souffle, Vous remercie. Ces échanges verbaux, pendant que Vous maniez le fouet ou la cravache, sont pour moi d’une intensité folle. Vous appréciez les traces, me dites de tout ranger et de Vous rejoindre, habillé juste du bas, les marques à la vue de tous. j’en suis fier, malgré mon abandon.
Nous retrouvons MV, discutons un peu. Je redescends petit à petit. J’écoute, tout en passant discrètement la main sur mon torse, touchant les boursouflures, appréciant ce ressenti, marqué de Votre main.
La soirée se termine, retour serein. J’ose Vous questionner sur la séance, après en avoir demandé l’autorisation. Mais ce n’est pas pour un débriefing, juste pour répondre à mes interrogations. Le silence nécessaire s’installe. Le contact du siège me chauffe le dos et je revis certains instants, j’apprécie ce moment.
Ce soir, je suis déçu, de ne pas être passé au niveau supérieur, d’avoir utilisé ce Safeword, de ne pas avoir accepté un peu plus, toujours un peu plus, peur de Vous avoir frustrée, que Vous ne soyez pas allée dans ce DomSpace, après tout, c’est aussi le but, mais comme Vous me l’avez dit en rentrant, cela ne regarde que Vous…c’est ainsi mais je le regrette…
Ce soir, je suis déçu, mais ce soir je suis heureux. Heureux de Vous avoir pour Maîtresse, heureux que Vous m’acceptiez comme soumis…je n’ose penser « jusqu’à quand ? »
Ce soir, je vais bien. Vous m’avez poussé dans mes limites, mais il y avait cette connexion, avant, pendant, après…Vous m’avez seulement montré qui était aux commandes, non pas que j’en ai douté à quelque moment que ce soit, mais parce qu’il est naturel que Votre pouvoir s’exerce aussi dans les faits.
Ce soir, je n’ai pas basculé, mais ce soir, je suis bien. je Vous en remercie, Maîtresse.
Votre soumis
Difficile, en effet, parfois, de se résoudre à utiliser le safeword. Soit parce qu’on a peur de décevoir sa Maîtresse, soit parce qu’on est dans sa « bulle » et qu’on a pas envie d’en sortir.
Mais la Maîtresse, même si elle nous connait bien, peut avoir besoin de savoir où on en est. Par ailleurs, un « accident » serait préjudiciable aux deux partenaires.
Je dis çà, mais je reconnais que j’ai rarement prononcé le safeword (du moins avec ma Maîtresse en qui j’ai toute confiance) et c’est le plus souvent ma Maîtresse qui a jugé utile d’arrêter…
Bonsoir ludic,
Merci beaucoup pour ce commentaire pertinent.
Au plaisir.
Maîtresse Lisa Domin’ha.
Bonjour,
Superbe article et aussi super site !
Merci pour tous vos conseils.
je trouve votre blog très intéressant 🙂