Le lèchomatic ou les soumis-laveurs de chaussures

Un monde de rêve où tout comme des machines à rouleaux pour nos voitures il existerait des endroits où des soumis seraient sans cesse disponibles et toutes langues dehors pour nettoyer mes chaussures, bottes, escarpins…

Voilà mon rêve devenu réel, un temps durant une après-midi. J’ai annoncé quelques heures avant aux plus fidèles de mes soumis que certaines de mes paires ont besoin d’un bon nettoyage. C’est ainsi que la voiture chargée, j’arrive au point de rendez-vous.

Tu arrives en premier et je vois la déception dans tes yeux lorsque tu découvres que toutes les paires ne sont pas pour toi. Tu en as deux à nettoyer aujourd’hui. Je t’ai réservé celles que tu préfères, cela te console un peu. Je te dis que la prochaine fois tu en auras trois mais de ne surtout pas oublier que c’est moi et moi seule qui décide de ce genre de choses. Je ne perds pas de temps inutilement et te tends la première paire à laver. Tu t’appliques comme toujours. La seconde paire entamée je ne te laisse aucun répit.

C’est alors qu’un de tes congénères: Thibaut, arrive pour accomplir lui aussi son travail favori. Tu lui lances un regard qui est loin d’être amical et je te remets en place immédiatement.
Je vous contemple longuement sans un mot. Je te remercie pour ton superbe travail et tu repars fier de mes félicitations en narguant celui qui savoure encore.

Thibaut est encore plus motivé à faire du meilleur travail que son prédécesseur. Il finit bien plus minutieusement, je sais qu’il est très doué dans ce domaine. Je lui tends une troisième paire, mes pieds sont encore dedans, ce sont des bottines noires. Il me remercie pour ce cadeau imprévu. Je veux le récompenser, il le mérite et comme le prochain nettoyeur ne se montre pas, Thibaut en profite. Il les fait briller, elles sont comme neuves. Il s’active à la tâche comme jamais, cette vue me fait sourire, je sais qu’il est très fier. J’aime le voir heureux de me servir.

Son travail accompli, je lui donne congé. Nous repartons chacun dans notre direction.

En manoeuvrant, je te remarque, caché à l’angle d’un mur. Je me doutais bien que tu ne pourrais pas résister ni à la curiosité ni à la jalousie. Sans un regard pour toi, je te passe devant et pars. Quelques minutes après cela c’est Nico qui m’avertit de son retard mais il est trop tard pour me prévenir! Après l’heure ce n’est plus l’heure! Celui-là ne recevra qu’un « dommage » pour seule consolation.

Maîtresse Lisa Domin’ha