La cinquième séance de gilles
Je roule….Je viens de partir, je viens de Vous laisser. J’ai pris la route par la montagne, déserte et j’écoute un morceau de jazz (je Vous ferai écouter ça si Vous voulez). Et au fur et à mesure que je m’éloigne, loin de remonter, je m’enfonce de plus en plus. « My sweet Mistress, I’m sinking down. » Je plonge et je repars dans ce donjon. J’ai de nouveau les sensations de votre main, qui me fouille, Vous êtes en place. Et à ce moment-là, je ne sais plus où je suis. Je sens votre main, le moindre de ses mouvements m’arrache un cri, mêlant une douleur diffuse à cette sensation intense de dilatation, extrêmement déroutant mais extrêmement agréable. Traduisant surtout mon abandon, ma soumission. Car encore une fois, le travail m’a semblé difficile et le but impossible à atteindre. Malgré mon envie et mes efforts. Malgré Votre patience. Mais encore une fois, rien n’échappe à Votre contrôle et Votre décision. Votre main se fraye un chemin, inexorablement, et Vous prenez ce qui Vous appartient. Je suis aux anges, je suis à Vous. Finalement, Vous me connaissez mieux que moi-même.
Tout avait commencé par la pose d’une cagoule. Non, tout avait commencé par un ordre, sec et bref: « Baisse la tête ». J’étais déjà nu, attendant que Vos instructions, mais Vous ne vouliez pas que j’anticipe. Je ferai la séance privé de la vue. Vous savez bien que je préfère garder ce sens, mais peut être voulez Vous me rappeler que lors de notre dernière rencontre, j’avais passé beaucoup de temps les yeux fermés alors que Vous me laissiez la possibilité de voir. Ce ne sera pas le cas ce soir….
Installé à 4 pattes, Vous m’aviez prévenu que la séance se déroulerait ainsi. C’est à ce moment que Vous remarquez mon tatouage sur la fesse gauche. Votre nom, imprimé sur ma peau, tel qu’il apparait sur Votre site, symbole de mon appartenance. Vous me questionnez et cela Vous plait. Je suis heureux que Vous appréciiez cette surprise.
Les pieds entravés à une barre d’écartement, les testicules liés à cette même barre, j’essaie de garder une position dont je sais qu’elle Vous plait chez un soumis. Offert, le dos cambré, campé solidement sur les bras, la tête….ben la tête se retrouvera aussi attachée par l’intermédiaire du collier (à cette barre il me semble). Toujours est-il que le changement de position a pour effet immédiat un étirement des testicules ou un étranglement. Douces contraintes néanmoins…j’en joue parfois, me cambrant davantage, ou un peu moins, pour sentir mon souffle contraint ou l’élongation qui en découle.
Échauffement au martinet, ponctué de caresses et de la pose de pinces sur mon sexe. La roulette, sensation nouvelle, en tout cas sur la plante des pieds, sur les mollets et remontant tout le long de la jambe. Puis des coups, douloureux, un objet dont Vous me direz qu’il est en bois, mais je ne sais duquel il s’agit….. Je sens que Vous Vous retenez, que Vous espacez, la douleur est vive et s’abat parfois entre les jambes. Cela ne dure pas longtemps, peut être avez Vous estimé que c’était trop pour moi. Même s’il est vrai que c’était douloureux, cette simple idée me déplait. Pourtant, je sais que Vous prenez toujours les bonnes décisions.
Je Vous sens tourner autour de moi, j’imagine Vos déplacements, Vous posez quelque chose sur mon dos, j’entends un briquet. Je sais que la cire va venir. Je m’en délecte d’avance. Vous m’avez converti dès la première fois. J’aime la sentir couler sur moi, bruler un instant et figer la peau la seconde suivante, j’aime la sentir se craqueler une fois refroidie lorsque je contracte les muscles. J’y aurai encore droit lors du fist. Le mélange des sensations fut un délice.
Le point culminant atteint, Vous m’octroyez un moment de tendresse, ma tête sur Vos genoux. Je suis bien. J’y resterai volontiers même si je ressens une certaine frustration à cause de la cagoule. Nous terminons par le grattage de la cire, c’est bon.
Vous me ramenez, toujours aveugle, à ma place initiale, comme si je n’avais pas bougé, comme si toutes ces sensations étaient d’un autre monde, déconnecté. Je retrouve la vue, Vous me permettez de me rhabiller. Quelques instants de discussion, toujours intéressants avec Vous.
Je repars…Au fur et à mesure, je replonge. Jusqu’à présent, je reprenais mes esprits petit à petit. Là, c’est différent, j’ai l’impression de me détacher de mon corps, mon esprit ne veut pas être arraché à ce lieu, être arraché à Vous. Je m’arrête pour Vous envoyer un mail, plus qu’une envie c’est pour moi une nécessité. Rien d’extraordinaire, juste quelques remerciements pour ce moment, mais je ne pouvais continuer le chemin de retour sans cela.
Je ne sais ce que Vous me faites, je ne suis plus le même depuis ce 20 décembre, et ce changement s’intensifie à chaque rencontre. J’évolue, grâce à Vous, et des impressions complexes en découlent. Une chose est sure, je Vous en remercie, infiniment.