Lettre de soumis g

Ma Maîtresse,

Nous nous retrouvons à l’endroit habituel, pour ce rendez-vous « déraisonnable(?) », les marques du précédent sont encore fraîches pour certaines. J’essaie de ne pas commettre les mêmes erreurs que la semaine dernière, même si Vous n’y aviez pas attaché grande importance. Je remarque que rien ne dépasse de votre sac, pas de cravache. Je me demande si les coups seront moins nombreux ou si simplement Vous avez prévu des instruments plus courts mais particulièrement terribles pour certains (ce bel objet personnalisé en bois ou aujourd’hui, je crains surtout  le martinet en chaînes car les hématomes sur les cuisses sont encore douloureux). Un voyage moins silencieux que d’habitude, j’ai apprécié.

Arrivée au Clair-Obscur, peu de monde présent, je vous attends pendant que vous fumez dehors, puis Vous me dites d’aller me déshabiller. Lorsque je reviens, je me présente à Vous, dans une autre salle, et Vous me renvoyez attendre ailleurs. J’aime ce contrôle.

Quelques instants plus tard, Vous m’installez, nouvelle position, allongé sur le dos, mains liées aux pieds de La Croix, bandeau, bâillon (une nouveauté que je n’avais jamais envisagée). Mes jambes se retrouvent au-dessus de ma tête, entravées par les chevilles. La position naturelle est qu’elles restent écartées, laissant un libre accès à tout le devant de mon corps. Des caresses et des pinces, posées ci et là, en attendant que la cire chauffe. J’ai aimé juste entendre le bruit du briquet. Vous commencez à déverser cette substance magnifique. Les brûlures sont plus vives que sur le dos, c’est certainement plus sensible. Ou bien la cire est-elle plus chaude? En tout cas des sensations exacerbées, une douleur qui dure à peine plus longtemps mais cela suffit pour décupler le ressenti. La quantité est de loin supérieure à d’habitude, les endroits plus variés. Les pinces changent de place parfois. Puis vous commencez à insérer un doigt, rapidement rejoint par d’autres, le fist a commencé mais la cire ne s’arrête pas pour autant, les sensations se mêlent, c’est étrange et déroutant mais c’est fantastique. Si déroutant que j’en suis même à me demander si le fist a abouti ou pas. La sensation est là, mais Vous avez semblé avoir une telle facilité que j’attendais l’étape ultime, qui était en fait déjà passée. C’est incroyable comme cette pratique, si extraordinaire par les sensations qu’elle procure mais néanmoins difficile à accomplir, devient presque évidente avec Vous. Le bâillon empêche mes cris de sortir, il est pourtant bien fin mais il agit comme une frontière invisible. Il les transforme en simples gémissements. Mes expressions passent par les mains, tantôt ouvertes comme pour capturer l’instant présent, tantôt les poings fermés comme pour l’empêcher de partir, parfois les doigts s’écartent parfois ils se resserrent sur le bois de La Croix. Je suis sûr que Vous le remarquez. La cire et Votre main jouent un concert, l’une répondant à l’autre.

Vous finissez par Vous retirer, pour Vous consacrer à m’emprisonner le sexe dans une gangue de cire, et m’en répandre sur tout le corps. Je suis ailleurs, avec Vous mais ailleurs. La bougie est consumée. Vous me libérez les jambes non sans avoir à plusieurs reprises vérifié que les pieds n’étaient pas froids. Je sais votre attention. Vous me les posez délicatement par terre, genoux pliés. Je suis pris de tremblements, presque des spasmes. C’est incontrôlable. Je n’ai jamais connu ça comme ça. Mes jambes ne cessent de gigoter mais mes pieds restent en place jusqu’à ce que vous me proposiez de m’étendre. Je me calme peu à peu.

Vous me libérez du bandeau, du bâillon. Je peux enfin vous contempler. Vous êtes belle, j’interprète votre regard comme étant empli de satisfaction. Vous me libérez et me faites me relever. J’ai du mal à reprendre cette position, la tête me tourne, les esprits redescendent peu à peu mais il me faut le temps. Vous me le laissez bien entendu. Vous le précisez aussi que nous avons eu des spectateurs et que c’était une répétition de ce qui pourrait se passer à la prochaine soirée de frontignan si vous m’accordez de Vous y accompagner. Rangement, nettoyage et douche, je vous retrouve dans la salle principale.

g.