Soleil au Cap d’Agde

 

Nous nous retrouvons, en toute fin d’après-midi et partons sans tarder. L’ambiance est différente d’hier, je Vous sens plus tendue.  je suis aussi un peu « inquiet » car ce que je Vous ai apporté a fait l’objet, sans le vouloir, d’une discussion hier. je ne sais si cela va Vous plaire ni si cela Vous ira. C’est la première fois depuis N/notre rencontre que j’ose un cadeau de ce type. Mais Vous l’appréciez et cela me fait très plaisir. Nous reparlons des listes de souhaits et effectivement, cela présente un certain avantage. Cependant, pour ma part, même si j’ai parfois souhaité pouvoir trouver des idées de ce qui Vous plairait, et je pense bien parfois être tombé à côté, le choix, l’indécision, le questionnement au moment de l’achat est quelque chose d’important, une manière de Vous sentir proche, même si beaucoup de choses N/nous séparent à cet instant. C’est pour moi le concept de cadeau et d’offrande, de partage et de connexion, et ce sont des moments que j’apprécie de vivre, parfois inconsciemment, car il m’arrive de m’apercevoir, au détour d’un magasin ou d’un marché, que je cherche en fait quelque chose qui Vous plairait, sans même m’en rendre compte.

Vous découvrez aussi une petite pochette contenant quelques nœuds réalisés en paracorde. Ce n’est vraiment pas grand-chose mais nous en avions parlé assez longuement. Cela Vous amuse et me faites remarquer:

« Tu as vraiment beaucoup de temps libre…. »

« Heu…non , Maîtresse, mais je pense beaucoup à Vous »

« C’est vrai » et cette conclusion Vous fait sourire.

Je Vous raconte un peu le moment où le cadeau a été trouvé, l’histoire de ce quartier de Londres. Mais rapidement, le silence s’installe et persiste  jusqu’au bout du voyage.

Nous trouvons un restaurant, partageons un repas, émaillé de discussions, je Vous retrouve un peu comme hier. Puis direction le club. Toujours autant de monde, N/nous trouvons cependant une place assise, je suis de nouveau à genoux à Vos pieds. Cette situation me semble plus que normale dorénavant. Nous regardons des cordes et Vous m’autorisez un massage de Votre pied. je me sens toujours maladroit et imprécis, comme ce sera souvent le cas lors de cette soirée, mais j’apprécie cette tâche et même si la position est ankylosante, pour rien au monde je n’interromprais ce moment.

Nous repartons dehors, l’air frais fait du bien, discutons un peu avec les personnes présentes et je finis, au bout d’un moment, par reprendre cette position à genoux. j’en ressens souvent l’envie ou le besoin, mais j’ai encore parfois du mal à savoir si le moment est bien choisi ou si j’aurais dû le faire depuis longtemps, car après tout, ce ne sont ni mes besoins ni mes envies qui m’importent mais juste ce que Vous désirez à ce moment-là. Comme hier, l’heure de jouer arrive, Nous rentrons et Vous nous trouvez une place. Installé sur la croix, les mains liées, Vous me placez juste les jambes à l’écartement que Vous souhaitez, à moi de ne pas varier de position. je m’accroche aux liens, me cambre au maximum. je m’attends au fouet, j’espère des marques dans le dos, mais ne sais ce que Vous aurez choisi. Aïe, c’est la cuillère en bois que je découvre…et Vous savez que je la redoute. Les premiers coups sont là pour chauffer, mais Vous trouvez rapidement ma limite, sans arrêter pour autant, juste changer de point d’impact. Les fesses rougies chaufferont longtemps.

« Tu ne l’aimes pas, celle-là »

« Non, Maîtresse »

« Tu n’es pas gentil…. » et les coups reprennent.

Finalement, Vous la posez en équilibre sur mes épaules, et prenez le fouet en paracorde. Pas besoin d’avertissement, je sais ce qui arrivera si elle tombe. La sensation de ce fouet est très agréable, une douleur en général légère, mais bien sûr, je me méfie de tels propos… Cependant, le cracker se détache une fois, puis une seconde et Vous abandonnez cet objet qui reste à améliorer.

A partir de là, la chronologie se mélange, au profit des sensations et des ressentis. Votre Snake  a pris le relais, les coups se sont multipliés, certains ont été cinglants et le dessin que Vous avez réalisé ainsi dans mon dos en témoigne. Mais Vous me direz ensuite Vous être retenue, que ces marques partiront hélas rapidement, et que je n’étais peut être pas apte à recevoir de quoi faire des marques durables. Il est vrai que je suis arrivé au SafeWord  « orange », pour les coups portés sur la cuisse, l’insistance est terrible mais je sais aussi que Vous n’auriez pas stoppé sur de simples cris. je n’ai plus honte de dire ce mot, mais il y a toujours une part de regrets ensuite. Plusieurs fois, Vous m’avez encouragé à me détendre, surtout des épaules, à relever la tête…

« Fais attention…. » Un avertissement sans frais, pour me rappeler que la cuillère est toujours là et prête à tomber….. Un joli dessin me recouvre le dos, fait de zébrures rouges. Vous Vous approchez.

« Quand reprends-tu la plongée? »

Vous me prenez au dépourvu, comme souvent, et ce décalage N/nous fait sourire. j’apprécie  ces moments.

je me souviens qu’il y a eu bondage des testicules, et étirement, progressif, mais inéluctable. je me souviens de Votre souffle, venant apaiser la sensation de chaleur. je me souviens de Votre présence, toute proche, de la roulette se promenant sur le sexe, sur les fesses, tout autour de l’anus, et remontant vivement tout le long du dos, m’arrachant des frissons, les muscles réagissant par réflexe, se contractant. Et Votre souffle, toujours, venant compenser cela, donner des indications contraires au cerveau. Une douleur? Quelle douleur? mais non, c’est tout doux, c’est calme, c’est frais, cela apaise…. Et la roulette repasse….Cette alternance est fantastique.

Ce moment se termine, je Vous sens tout à côté, je sens Vos caresse, et la cuillère rejoue sa musique. C’est beaucoup plus difficile, après tous ces traitements, Vous Vous en rendez compte et j’ai l’impression que Vous décidez de m’épargner. je ne pense pas que j’aurais tenu bien longtemps….

Vous rangez le matériel et, sur Votre ordre, je Vous accompagne nu et à quatre pattes, tenu en laisse, dans la salle pour un dernier verre. C’est une situation nouvelle mais que j’apprécie énormément. j’ai conscience encore une fois de ma maladresse … je redescends lentement, et Vous prenez mon air songeur pour de la tristesse. Il n’en est rien, je suis juste bien, mais ne le laisse pas paraitre sur mon visage….

Le club ferme, nous rentrons, la fatigue se fait sentir. La soirée fut belle, je Vous trouve fantastique et me permets de Vous le dire, sans ambages, juste naturellement, parce que c’est ma réalité. Toujours en proie à mes doutes et à mes questions,  je ne pense à ce moment-là, qu’à Vous, en silence…

Plus tard…