Simple et complexe

Scéance1-33

Une journée d’été, non loin de Carcassonne, mon donjon… Une lumière douce, et nous.
Nous avons parlé un moment, je t’ai beaucoup observé, tes yeux, ton sourire, tes manières…
Il est temps.

-« Bon! »


Aussitôt tu te mets en position, à genoux devant moi. La tête baissée, les mains sur les genoux. Je marche autour de toi, je te regarde puis je m’arrête face à toi. Tu relèves la tête dans ma direction quand ton regard croise le mien.


Immédiatement je voudrais t’ordonner de baisser les yeux mais j’aime voir tes grands yeux bleu marine. Ce moment est électrique, profond et d’un silence parfait. Je ne saurais dire combien de secondes nous sommes restés comme cela, immobile, dans cette pièce et peu importe. Ce fût le premier temps fort de notre rencontre ce jour-là.
Toujours face à moi, je te relève et te place le bandeau sur les yeux. Pour cette séance j’aurais voulu voir ton regard mais ce bandeau est une nécessité pour toi, je le respecte. Je t’enlève ta chemise, place tes bras en hauteur, tendus. Tu n’as pas le droit de les descendre, sous aucun prétexte.

La performance se fera sur la longueur et non pas dans la force aujourd’hui.


Tout le temps qu’il nous reste pour cette séance, ton corps s’imprégnera de mon fouet. Je dois t’enseigner l’endurance, te faire comprendre que la force n’est pas tout ce qui compte. Il te semble à cet instant que l’exercice sera facile, trop simple pour toi. C’est ta pensée pour l’instant… Mais tu me fais confiance lorsque je te dis que nous reparlerons de cela lorsque tu m’auras demandé une pause en disant le mot « orange ».

Dix minutes qui peuvent sembler longues, mais bercés par la musique et le rythme de mes coups, nous sommes dans un autre monde. Cette première demande de ta part me permet de m’attarder sur ton corps, certaines traces sont déjà visibles. Je te fais boire un peu puis nous reprenons. J’aime tourner autour de toi, tes muscles se dessinent au gré de mon passage. Ton corps commence à se raidir. J’entends de plus en plus le son de ta respiration. Ton excitation est visible, voilà une réaction qui devient très intéressante. Je modifie l’allure, accélère la cadence mais sans plus de force. Ton corps qui me réclamait tant a cessé ses cambrures. Il est désormais raide et crispé. Parfois tu sautilles même, ce qui me fait sourire. Mais cela ne fait pas partie des gestes autorisés. Mon talon vient te le rappeler en écrasant ton pied au sol. La pression est forte et tu comprends tout de suite ta faute. Tu me demandes pardon, je peux donc reprendre à où je me suis arrêtée.

Mon fouet danse et s’enroule autour de tes jambes. Il bouge tel un serpent, cela mériterait presque une vidéo… La musique résonne dans mes oreilles, nous sommes dans un autre monde.

Ton corps est entièrement rouge et tu te tiens désormais sur la pointe des pieds. Tu souffles et te concentres difficilement. Je ne ralentis pas, je continue ma danse autour de toi. Je t’observe attentivement, chaque parcelle de ta peau me réclame la fin du jeu mais tu luttes contre toi-même, tu veux repousser encore plus loin cette limite. Nous la repoussons ensemble durant ces dernières minutes lorsque enfin tu finis par me dire ce mot que tu refusais.
-« Rouge, Madame rouge! »
Je stoppe immédiatement et te permets de descendre tes bras. Tu avais fini par t’accrocher à un anneau suspendu, tes mains en ont les marques.
Tu peux maintenant t’asseoir sur la couverture que j’étends pour toi, mais tu vas d’abord découvrir ton corps marqué face au miroir.
Tu reviens t’asseoir, je te rejoins.

Maîtresse Lisa Domin’ha.